La musique électronique des années 60'
 
 
Jusqu'à présent, la musique électronique se cantonne dans les studios radiophoniques et les laboratoires de recherche. De fait, les instruments électroniques servent pour des effets spéciaux et l'expérimentation. Certes, avec la musique concrète, dite électroacoustique, et la Computer Music, encore très controversée, la musique électronique n'a pas tout à fait dépassé le cercle très fermé de la musique expérimentale.  Les années 1960 voient les instruments électroniques pénétrer la musique populaire tout au long de la décennie. 

L'IBM 704 
STEM - Studio de Musique Electronique 
SFTMC - Le San Francisco Tape Music Center 
Raymond Scott 
Le Mixturtrautonium 
Le Dermatron 
Tod Dockstader 
Le Moog Modular 
Le Synket 

1960 : L'IBM 704, le premier ordinateur chantant
 

"Daisy Bell» a été composée par Harry Dacre en 1892. En 1961, en développant le premier programme de traitement de musique sur l'IBM 704, Max Mathews a fait de lui le premier ordinateur chantant. Les voix ont été programmées par John Kelly et Carol Lockbaum et l'accompagnement a été programmé par Max Mathews. Une scène du film "2001, l'odyssée de l'espace" est tirée de cette performance. 
 
"I've Got A Secret"de Jean-Jacques Perrey en 1960
Jean-Jacques Perrey, compositeur français se forme à l’Ondioline et étudie les techniques de la musique électroacoustique auprès de Pierre Schaeffer. Il s'envole pour les Etats-Unis où il compose pour la publicité, le cinéma et diverses musiques d’accompagnement. Il composera des musiques enfantines avec lesquelles il remporta quelques succès, sensibilisant les oreilles des enfants aux nouvelles sonorités.
 

1960 : STEM - Studio de Musique Electronique. L'institut a été fondé à l'université d'Utrecht pour succéder à l'ancien studio de musique électronique a Laboratoire de Recherches Philips d'Eindhoven. Il a été dirigé par G. M. Koenig. En 1967, STEM a été rebaptisé «Institut de Sonologie". K. Boehmer, F. Weiland, Ponse, D. Raaijmakers, F. Weiland, T. Bruynel, R. Riehn. 


1969 "Elektronische Kompositionen 2/2" de Gottfried Michael Koenig
 

1962 :  SFTMC - Le San Francisco Tape Music Center est fondé en 1962 par les compositeurs Morton Subotnick et Ramon Sender. Pauline Oliveros en a été la diorectrice à partir de 1967. l SFTMC a contribué à la création de Buschla & Associates, créateur de synthetiseurs.  Terry Riley, Steve Reich, Anthony Martin, William Maginis...


1965  "Mnemonics III" de Pauline Oliveros - Production SFTMC
Utilisation de deux oscillateurs Hewlett Packard, patch bay, amplificateur et deux magnétophones

1962 : Le Dermatron,  synthétiseur encodeur de voix, que Bruce Hacck invente et qu'il améliorera deux ans plus tard avec le Farad.


1968  « Electric To Me Turn" de Bruce Hacck avec utilisation du Dermatron

1963 : Raymond Scott compose des musiques électroniques pour les enfants, avec des instruments qu’il a inventé lui-même : un séquenceur « The Circle Machine » ; un sampler « The Orchestra Machine » ; et l’Electronium, l’un des tous premiers synthétiseurs.


1963 "Soothing Sounds for Babies", album de Raymond Scott 
Ce disque est important, dans la mesure, qu'outre de préfigurer le genre "Ambient",

il éduque l'oreille des enfants aux sons électroniques en les endormant.


1963 : Le Mixturtrautonium d'Osker Sala. Remi Gassman compose la bande son du film d'Alfred Hitchcock "The Birds" en expérimentant le MixturTrautonium.


 TV Report 2014 Radio Berlin Brandenburg - Présentation du Trautonium avec extraits du film "The Birds" et images d'Oskar Sala


1963 : Tod Dockstader et la spatialisation des sons. 


1963 "Water Music - Part 3" de Tod Dockstader
Tod Dockstader étaitun ingénieur du son qui a commencé chez Terrytoons sur des bandes son de Tom & Jerry. 
Puis, il se lance dans la composition. "Quatermass" est considéré comme son chef-d'oeuvre.
Il est considéré comme un novateur en matière de spacialisation des sons. 

1964 : Le Moog Modular de Robert Moog, premier synthétiseur modulaire.


1968 "Switched-On Bach” (album) de Wendy Carlos
L'album a été entièrement réalisé avec des synthétiseurs Moog et l'un des albums de "musique classique" les plus vendus à l'époque.

1964 : Le Synket de Paolo Ketoff * ("Syn" pour synthétiseur et "ket" pour Ketoff).   Sa conception commença en 1962, s'acheva en 1964 et livré en 1965 pour John Eaton. Mini synthétiseur modulaire (en comparaison au Moog modular), le Synket était accompagné de trois petits claviers de 2 octaves, chacun relié à un VCO et un VCF et dont les touches pouvaient être préréglées pour jouer de la musique microtonale.


1967 "Blues Machine" de John Eaton 

1964 : Studio de musique électroacoustique de l'université McGill à Montréal.  Sous la supervision d’Istvan Anhalt et l’aide de Hugh Lecaine,  il est le premier studio de musique électroacoustique montréalais . Ce studio est équipé de l’un des premiers synthétiseurs Moog, d’un mutli-piste construit par Lecaine et, un peu plus tard, d’un synclavier.*


1965 : Studio EMS à Stockholm en 1965

1966 : Sonic Arts Union en 1966 à l'University of Brandeis aux USA - Premier studio d'enseignement de l'électronique - Mumma, Behrman, Ashley, Lucier



1966 : la technologie électronique investit de plus en plus les musiques populaires. Les Beatles dès 1966 dans « Revolver »; les « Beach Boys dans l’album « Pet Sounds » (1967); Pink Floyd dès "The Piper at the Gates of Dawn” (1967et qui deviendra un groupe phare dans l’utilisation des effets produits par l’électronique ; les Rolling Stones dans l’album “Their Satanic Majesties Request” (1967)Frank Zappa dans  “We’re Only in it for the Money” (1967); Jimi Hendrix dans “Electric Ladyland” (1968) ;  Soft Machine dès leur premier album “The Soft Machine”  en 1968…
1967 : « Silver Apples of the Moon » de Morton Subotnick joué sur le synthétiseur Buchla. Il fait le lien avec les musiciens de Pop et Rock (Franck Zappa, King Crimson).
1967 : « Messe pour le temps présent » composé par Pierre Henry pour les ballets de Maurice Béjart, popularise la musique électronique avec le tube « Psyché Rock ».
1968 : Le « Simeon », syntétiseur composé de neuf oscillateurs, inventé par Simeon Coxe III, membre du groupe Silver Apples « Misty Mountain »
1968 : King Tubby, ingénieur su son jamaïquain crée le Dub : remix d’un reggae dans lequel le couple basse – batterie est mis en avant et les voix atténuées, voire effacées. Le mixage se fait en direct durant les dancehall. Le premier album de Dub est enregistré en 1973 par King Tubby et Lee Scratch Perry : « Blackboard Jungle Dub ».
1969 : le Synthétiseur VCS-3 de Peter Zinovieff (synthétiseur modulaire moins encombrant qui a permis de l’emmener en concert)
1969 : « In A Silent Way » (1969) de Miles Davis, pionnier de l’utilisation de l’électronique dans le Jazz.




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