Genèse de la musique électronique
 
La majeure partie des présentations d'instruments électroniques vient du site 120 Years of Electronic Music - The history of electronic music from 1800 to 2015

XIXe siècle
La Denis d'Or
Le Clavessin Electrique
Le Clavecin magnétique
Le XIXe siècle
Le Piano électromécanique  
Le Télégraphe Musical
Le Telharmonium
Le Singing Arc 
Années 1900
Le Helmhotz Sound Synthesiser
Le Choralcelo 
Années 1910
Le manifeste de Luigi Russolo « L’art des bruits »
L'Audion Piano

1748 : La "Denis d'Or" ou "Golden Dionysis" de Václav Prokop Diviš.

1759 : Le Clavessin Electrique de JB de Laborde. Il fonctionne grâce à l'électricité statique, mais celui-ci en est resté au stade du prototype. 

1785 : Le Clavecin magnétique de Monsieur l'Abbé Bertholon. Il fonctionne grâce à une combinaison entre électricité statique et magnétisme avec l'utilisation d'aimants. Il reste des croquis.

1867 : Le Piano Electromécannique de Hipps. Cet instrument est tenu pour le premier véritable instrument électronique. Mais, il n'existe aucun exemplaire de cet instrument, ni même une maquette, ni même un croquis. Il était, essentiellement, composé d'un clavier, d'aimants et de dynamos.

1874 : Le Télégraphe Musical, ou Télégraphe Harmonique, d’Elisha Gray (l’ancêtre du synthétiseur). Elisha Gray aurait pu faire partie de la grande histoire, s'il avait déposé son brevet 2 heures plus tôt, c'es-à-dire, juste avant Graham Bell. Au lieu de cela, il inventa ce qui est considéré comme l'ancêtre du synthétiseur, ce qui lui valut une moindre reconnaissance. Cet instrument, composé d'un clavier, utilisait des lamelles d'acier qui faisaient fonction d'oscillateurs et dont les sons étaient conduits par des électro-aimants sur une ligne téléphonique.
                      

1897 : Le Telharmonium ou Dynamophone de Thaddeus Cahill a été breveté en 1897. A l'origine il pesait 200 tonnes, mesurait 17 mètres de long pour un clavier de 36 notes. Le volume de l'instrument tenait aux rotors et aux dynamos qui pesaient plusieurs tonnes chacun. La musique était diffusée uniquement par câble téléphonique dans les hôtels, les stations ferroviaires ou chez des particuliers. Trois modèles ont été fabriqués entre 1906 et 1911, malheureusement, aucun exemplaire n'a été conservé ni aucun enregistrement. L'orgue Hammond reprendra sa technologie 35 ans plus tard.
  


1899 : Le Singing Arc de William Du Bois Duddell. L'instrument n'a pas réellement existé. Il s'agit de tirer profit de la fréquence produite entre deux électrodes shuntée par une variation produite par un condensateur.

1905 : Le Helmhotz Sound Synthesiser de Max Kohl. Au départ, le Sound Synthesiser n'a pas été conçu comme instrument de musique mais comme instrument scientifique dont Kohl avait besoin pour établir une théorie de la musique. A l'aide de diapasons et d'électro-aimants, Kohl parvenait à produire des sons presque purs qui lui a permis de décomposer le son et toutes ses harmoniques.
  

1909 : Le "Choralcelo" de Melvin Severy & George B. Sinclair. Cet instrument était composé d'un clavier supérieur de 64 touches et d'un clavier inférieur de 88 touches. La partie invisible , souvent cachée dans une pièce voisine, voire dans le sous-sol, était composé de 88 roues phoniques, d'un ensemble de cordes de piano et de cloches qui vibraient à l'aide d'électro-aimants et de marteaux. Un système de rouleaux de piano mécanique permettait de jouer des musiques préenregistrées.

1913 : Le manifeste de Luigi Russolo « L’art des bruits ». « Solidità della nebbia » de Luigi Russolo. Il crée l’Intonarumori (bruiteur), une famille d’instruments acoustiques bruitistes, faits de générateurs électriques, et composés de boîtes en bois de différentes tailles, surmontés de têtes de tuba métalliques, qu’il utilise en concert dès la même année.
Luigi Russolo, vers 1915, au milieu de ses instruments appelés Intunarumori
 
1915 : LAudion Piano En 1907, Lee De Forest invente la première triode nommée audion, un tube à vide capable de provoquer l'amplification d'un signal électrique. Quelques années plus tard, il eut l'idée de coupler les triodes à un clavier. C'est lui qui inventa, plus tard, le procédé du film sonore : le phonofilm.
 
 
1916 :  L'Optophonic Piano de Vladimir Rossiné
 
1918 : Le "Synthetic Tone" de Sewall Cabot (recherche image de l'instrument)
 
1919 : L'oetherophone (Etherphone) ou Thérémin Vox de Lev Theremin. Le principe de cet instrument repose sur l'effet de capitance produit entre le corps de l'instrumentiste et les deux antennes. En se déplaçant, la main droite commande la hauteur de la note avec l'une des deux antennes, tandis que l'autre main fait varier le volume avec la seconde antenne.  L'instrument est l'objet de perfectionnements multiples depuis son invention.
   
Démonstration du Thereminvox par Léon Theremin en 1954
 
 
1921 : AncreL’Electrophon ou Sphärophon de Jörg Mager. Celui-ci a évolué en Kurbelsphärophon en 1926, en Klavia tursphäraphon en 1928, en Partiturophon en 1930 et en Kaleidophon en 1939. Cet instrument reprend le principe du Thrérémin Vox en y ajoutant deux lampes triodes comme oscillateur. L'évolution de l'instrument y inclus plusieurs claviers.

 
1921 : La musique bruitiste (Noise Music)
Edgar Varèse - "Amériques" (original 1921 version), Chailly/RCO
Œuvre pour orchestre dans laquelle sont introduits, pour la première fois, des sons de sirènes électriques. 

1922 " (Symphonie des Sirènes) d'Arseni Avraamov
Produit en 2003 par Leopoldo Amigo et Miguel Molina (UPV-Allegro Records)
Avraamov, très lié au pouvoir communiste soviétique dès la Révolution d'Octobre, et grand
expérimentateur de musique avant-gardiste et notamment dans la production des sons, conçu cette symphonie pour célébrer le cinquième anniversaire de la Révolution. Il s'était fixer de ne reprendre que des sons d'usine et de machines.  La plus impressionnante représentation de la Symphonie des Sirènes se déroula dans le port de Bakou en 1922. Il rassembla pour cela, plusieurs régiments d'infanterie qui servirent de chœur, l'ensemble de la flotte de la Caspienne, deux batteries d'artillerie, des hydravions, vingt-cinq locomotives et des sirènes de sa conception, accordées sur les notes de l'Internationale.  
1923 : Le Staccatone de Hugo Gernsback  CJ Fitch. Hugo Gernsback à ui l'on doit le terme "science fiction" était aussi un génial inventeur qui a déposé près de 80 brevets. Le Staccatone est un projet de bricolage pour les amateurs. Muni d'un seul oscillateur de tube à vide contrôlé par un clavier à 16 touches, l'instrument rudimentaire produit une note staccato. Il  été développé plus tard, sous le nom de Pianorad.
 
1926 : Le Pianorad d'Hugo Gernsback et le développement du Staccatone. Celui-ci possède  25 oscillateurs et un clavier à deux octaves. Les sons sinusoïdaux sont pratiquement purs.
 
1926 : Le Keyboard Electric Harmonium de Lev Sergueïevitch Termen
 
1928 : Les Ondes Martenot de  Maurice Martenot 
    
Olivier Messiaen - Oraison - composé en 1937 - Interprété par L'Ensemble d'Ondes de Montreal 
 
1929 : Le Trautonium de Friedrich Trautwein se joue par pression sur une plaque métallique reliée à une résistance pour créer les sons. L'effet de vibrato s'obtient par de petits mouvements tandis le volume est contrôlé au doigt. Le Trautonium a bénéficié de plusieurs améliorations par la suite.
 
    
Oskar Sala fait la démonstration d'une version du Trautonium en 1941. Bien que ce Trautonium, version 1941, ressemble à un clavier, nulle touche de piano mais des résistances jouées au doigt. 
 
1929 : Le Hellertion de Bruno Hellberger & Peter Lertes qui évoluera en Heliophon (1936).
 
1930 : Le groupe Muttzvuk parait être le précurseur des studios musicaux qui fleuriront, bien plus tard, dans les années 1950. Il fut formé par Arseney Araazamov qui était chargé de mener des recherches sur les techniques sonores graphiques pour la société de production Mosfilm à Moscou (en 1948, elle devint Gorki Film Studio). L'équipe était composée du compositeur Arseney Araazamov, des dessinateurs Nikolai Zhelynsky et Nokolai Zhelynnsky, du cameraman Nokolai Vonoï, et du peintre et acousticien Boris Yankovsky. En 1931, le groupe s'installa à Leningrad au sein de l'Institut Scientifique de Recherche pour le Son Graphique (NIKFI) (futur laboratoire Syntonfilm) qui cessa de la financer dès l'année suivante. Muttzvuk ferma en 1934. Le groupe laissa près de 2000 mètres de pistes sonores et a participé à la bande son de plusieurs films. Les archives sonores ont été détruites en 1937. Electrified Voices: Medial, Socio-Historical and Cultural Aspects of Voice … edited by Dmitri Zakharine, Nils Meise
 

1930 : AncreL'orgue d'Armand Givelet & Edouard Eloi Coupleux, seul instrument électronique qui couple des oscillateurs à tubes sous vide avec un système de contrôle sonore à l'aide d'un rouleau de papier perforé.

 
1930 : L'Ondium Péchadre était un instrument dont le principe reposait sur un tube à vide et des oscillateurs, dont le format permettait d'être joué sur les genoux. Le son était produit par un pointeur déplacé sur un cadran tandis que l'autre main contrôlait le volume sonore. Une gestuelle qui annonçait, avant l'heure, celle des DJ.
 
1931 : Le Nivotone d'Alexei Voïnov.Appareil quii consiste à transformer une image par un son. Des bandes de papier sont, ainsi, découpées et lues optiquement par le Nivotone et traduites en sons par un procédé photo-électrique.
   
 
1931 : L'Emicon de Nicolas Langer & John Halmagyi était un instrument à clavier à 32 touches basé sur la technologie du Thereminvox mais , cette fois, avec des tubes à décharge de néon pour produire un type d'ondes en dent de scie avec des harmoniques plus riches que les sons produits par les tubes à vide.
Unique modèle de l'Emicon exposé au Musée national de la musique (Vermillion, Dakota du Sud, Etats-Unis)
 
1932 : Le Vibroexponator de Boris Yankovsky. Ce chercheur était convaincu  que les formes d'onde uniformes pures ne représentent pas le timbre et qu'une approche spectrale plus complexe était nécessaire. Le projet de Yankovsky était basé sur sa conviction qu'il est possible de développer un langage universel des sons à l'aide de combinaisons spectrales dessinées à la main «objets sonores». C'est un jeune collaborateur, Evgeny Murzin, qui mit réellement au point le Vibbroexponator et qui deviendra plus tard, l'ANS Synthetiseur.
 
1932 : Le Variophone d'Yevgeny Sholpo est un instrument électronique photo-électrique. Le procédé utilisé par cet appareil est un type d'enregistrement audio optique conçu pour permettre la composition de longues pièces polyphoniques de la musique. Des disques de carton découpés sont photographiées et les images transposées sur une bande son de film 35 mm. A la relecture, cette bande produit alors des sons. 
                                         
                    1ère version du Variophone                              Démonstration sur la 5e symphonie pour piano de Beethoven
                                                                                                            Transcription d'Evgueny Sholpo
 
 
1932 : Le Rangertone Orgue de Richard H.Ranger
Richard H. Ranger sur son orgue
 
1935 : L'orgue Hammond de Laurens Hammond est le premier instrument électronique véritablement populaire puis qu'il a été vendu a des milliers d'exemplaires très rapidement. Avant que son système original ne soit remplacé par des transistors électriques dans les années 1960, cet orgue reprenait la technologie du Telharmonium. Il était composé d'un double clavier de 62 clés chacun et d'un pédalier de 32 clés.
   
L'un des premiers orgues Hammond et son système de roues phoniques
Démonstration de la fabrication d'un orgue Hammond
 
1935 : Le Marimbalite du Dr Thomas Phillips est un dispositif électromécanique qui crée des sons grâce à la lumière. Des cellules photo-électriques et des tubes de radio sont alignés côte à côte. Lorsque la lumière est dirigée sur les cellules photo-électriques, des vibrations sont transmises aux tubes qui produisent alors un son. Ainsi, le musicien peut jouer à l'aide d'une torche électrique dans chaque main. 
Le Dr Philipps jouant du Marimbalite muni de deux torches électriques
 
1936 : L'orgue Phototone d'Edwin Welte était équipé de cellules photo-électriques et de 12 disques de verre. Cet instrument a été le premier a utiliser des échantillons sonores analogiques. La fabrication de cet orgue prometteur a été stoppée par le parti nazi, Welte étant mariée à une juive. Après la guerre, il fut concurrencé par l'orgue Hammond plus léger et moins cher. Seuls, trois instruments ont été terminés.

 
1938 : Le Melodium d'Harald Bode avait la particularité d'avoir des touches montées sur pivot qui permet à l'instrumentiste d'avoir un toucher qui influe sur la note et le son.  Ce qui est un cas unique dans l'univers des instruments électroniques. Sa production s'arrêta avec la guerre.
 
1939 : Le Novachord de Laurens Hammond, John Hanert & CN Williams est considéré comme le premier synthétiseur polyphonique. Les 12 oscillateurs sont suivis d'une chaîne de diviseurs soit, une source par note, ce qui permet aux 72 notes d'être jouées simultanément.
     
Introduction de la Hammond Novachord à l'Exposition universelle de New York de 1939 à 1940
 
1939 : De l'ensemble des spécialistes, "Imaginary Landscape n°1", constitue l'acte de naissance de la musique électronique. John Cage  manipule en "direct live" des sons électroniques avec des moyens électroacoustiques. 
« Imaginary Landscape n°1 » de John Cage 
 
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